« La pianiste russe Elena Tarasova est à la recherche d’une « dramaturgie » pour ses concerts en solo, c’est-à-dire d’un concept de programme qui lui permettrait de s’exprimer en musique. Elle cherche « des arcs, des parallèles, des lignes cachées, afin d’unir les œuvres musicales sous le signe d’une idée supérieure… ». Même si ces mots ont été prononcés à propos de son album « Illusions sonores », sorti en 2018, ils peuvent également être reliés à son nouvel album « La Folie ». Ici, elle retrace le thème de la folie à différentes époques, qu’il s’agisse de Couperin, Liszt, Rachmaninov ou Debussy : un son imposant et en même temps, une structure claire, avec la rigueur des lignes de l’époque baroque et la geste du romantisme, avec en filigrane un toucher et une forte expression de volonté. En même temps, elle maîtrise parfaitement le monde alambiqué et l’intonation baroque de Couperin, ainsi que les contrastes prononcés de Liszt ou Rachmaninov dans la dynamique, le tempo ou le dessin musical. Du point de vue de la technique d’exécution, elle triomphe sans effort de toute diablerie, et avec une puissance étonnante, souligne l’énergie « folle » de chacune des œuvres. Elle parvient par ailleurs à exprimer tout aussi magnifiquement le calme, la discrétion (Scriabine) et à révéler merveilleusement les mélodies, qu’il s’agisse des basses ou des registres supérieurs (Rachmaninov). Avec une évidente facilité, elle provoque une impressionnante tension émotionnelle, unissant 200 ans d’histoire de la musique : le talent de cette interprète est vraiment multiforme ! Nous attendons la suite avec impatience ».
Isabel Fedrizzi, magazine de musique «PianoNews»
Isabel Fedrizzi, magazine de musique «PianoNews»